[Argentine] - Autour de San Ignacio


Nous quittons Buenos Aires direction le nord de l'Argentine. Après avoir acheté nos billets à la gare routière de Retiro nous partons pour près de 14 heures de bus direction la province de Misiones et plus précisément le village de San Ignacio où nous allons rester 3 jours. C'est ici que se trouvent des ruines de missions jésuites. Si beaucoup conseillent de passer seulement la journée en s'arrêtant sur la route des chutes d'Iguazu nous préférons nous poser plus longtemps car cela nous évitera d'être aux chutes le week-end (en plus c'est un week-end long de 4 jours, le 8 décembre étant férié ici).


Nous sommes partis de Buenos Aires à 20 heures et il est environ 10 heures quand nous arrivons à San Ignacio. Le contraste avec Buenos Aires est saisissant. La végétation et la terre rouge nous plongent directement dans l'ambiance tropicale! La chaleur et la moiteur également! Le village semble calme et un peu hors du temps. La plupart des routes sont en terre et parcourus par une multitude de chiens errants, heureusement jamais agressifs.


La journée du vendredi sera passée à se reposer, la nuit dans le bus étant tout de même moins reposante que dans un vrai lit. On achète un petit en cas et on se promène dans le village et tentons sans succès d'aller se renseigner à l'office du tourisme. Avec la chaleur qu'il fait nous n'avons pas le courage d'en faire plus. Nous verrons tout de même les décorations de Noël locales, réalisées à partir de vieilles bouteilles! Le soir nous irons manger au restaurant d'une auberge de jeunesse trouvé grâce à Tripadvisor. On y retournera le lendemain, c'était pas cher, copieux et drôlement bon! Le plat du jour, un risotto aux légumes nous change agréablement des sandwichs et milanesa (escalope panées).


Samedi matin, nous filons à l'office du tourisme qui est cette fois ouvert pour nous renseigner sur les façon d'accéder aux ruines de Santa Ana et de Loreto. Comme celles de San Ignacio ces ruines sont classées au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Malheureusement le samedi le bus local ne passe que toutes les 2 heures ce qui compromet un peu la visite Loreto, les ruines étant situées à plusieurs kilomètres de la route principale. Pour Santa Ana on prend un des nombreux bus qui circulent entre Posadas, la capitale provinciale, et Iguazu. Celui-ci nous dépose à l'entrée du village de Santa Ana. On marche un petit quart d'heure sous une chaleur écrasante et nous arrivons sur le site de Santa Ana.


Les premières missions (ou réductions) sont fondées au XVIéme siècle. A la tête de chaque mission se trouvait 2 prêtes jésuites venus d'Europe. Les missionnaires, avec le consentement du roi d'Espagne, avaient pour objectif de christianiser la population locale, les guaranis, mais également de leur permettre d'échapper à l'esclavage pratiqué par les portugais. L'histoire est très intéressante et le guide présent sur le site de Santa Ana, très sympathique, nous a parfaitement expliqué le fonctionnement du village. Si vous voulez en savoir plus vous pouvez regarder sur le site de l'Unesco l'histoire des missions.


Nous sommes seuls sur le site. Les ruines de Santa Ana ont été laissé dans l'état de leur découverte ce qui rend un peu difficile la compréhension du plan des réductions jésuites (nous rencontrerons le guide à la fin). Mais l'ambiance "découverte d'une cité oubliée" est superbe. Notre seule compagnie est la présence de nombreux lézards profitant de la chaleur des pierres.


A côté de l'église se trouvait le cimetière. Nous sommes surpris par des tombes et des fleurissement assez récents. En fait le cimetière a été utilisé jusqu'en 1980. Ensuite l'Unesco a demandé qu'un nouveau cimetière soit construit dans le village de Santa Ana pour que le site puisse être classé.


La réduction sera totalement abandonné en 1817, les jésuites étant parties en 1768.
Nous avons adoré notre découverte de ces ruines. Le fait de les avoir eu pour nous tout seul a sans doute aidé à s’imprégner du lieu. Et les explications du guide à la fin étaient excellentes et sont à notre sens nécessaires pour bien saisir l'histoire du lieu. C'est en espagnol mais la personne parle lentement et distinctement.

Le lendemain, nous nous levons assez tôt pour aller découvrir les ruines de la réduction de San Ignacio Mini, les plus connues. Cette fois le site à été reconstruit en parti avec les pierres qui restaient sur le site. En effet, avant la prise de conscience de l'importance historique de ces ruines, les gens du coin se servaient des pierres comme matériau de construction.


Cette reconstruction permet notamment de mieux visualiser la taille de l'église avec ses portes et une partie de ses murs. Le plan est le même qu'à Santa Ana, avec l'église comme centre de la vie de la réduction. Les Guaranis vivaient eux dans de longues maisons de 60 mètres, chaque famille ayant une seule pièce. Avant de vivre dans les missions les Guaranis vivaient déjà dans de longues habitations mais sans pièces séparées. Les jésuites se sont donc inspirés de leur mode de vie pour créer le village. Par contre, afin d'éviter la polygamie qui était pratiquées par les autochtones, les prêtres ont donc divisé les maisons.



Il est environ 11 heures, nous avons fini de visiter le site et le petit musée qui se trouve à l'entrée. Les cars de touristes commencent à arriver. Contrairement à Santa Ana le site est nettement plus touristique. Visiter d'abord Santa Ana puis San Ignacio nous parait être intéressant, les ruines de San Ignacio étant plus impressionnantes suite à la reconstruction partielle mais l'ambiance de Santa Ana restera un excellent souvenir.

Pour ce dimanche après-midi, et sur la recommandation de l'office du tourisme nous partons randonner dans le parc de Teyú Cuaré. C'est du guarani et ça signifie en gros "cave du lézard". C'est donc parti pour 8 km de marche afin de rejoindre un rocher qui offre des points de vue sur le rio Parana et le Paraguay. Les 4 premiers kilomètres, sur un chemin large et un soleil de plomb sont un peu longuet.


Heureusement, ensuite le chemin se rétrécit un peu ce qui permet d'avoir un peu d'ombre. Nous apercevons quelques gros lézards (des Tégu Commun, jusqu'à 1,20 mètre de long), des oiseaux inconnus et nous arrivons à la cabane du garde. Très sympathique (nous avons trouvé les gens du coin très aimables), il nous indique les chemins possibles. Nous choisissons la boucle qui permet d'aller aux points de vues mais renonçons au sentier de la "casa Bormann", annoncé difficile, où selon  le légende locale, un dignitaire nazi, Martin Bornmann, se serait caché 7 ans avant d'être arrêté. Il s'agirait à priori plus d'une construction effectuée par l'Allemagne nazie pour servir de lieu de planque en cas de débâcle. Personne n'y aurait jamais vécu.


Nous montons donc aux points de vues en suivant le sendero de la selva (sentier de la jungle). Effectivement la vue est belle. En bas, le rio Parana immense et en face le Paraguay. De nombreux vautours planent, certains passant même très près de nous. Mais même s'il fait chaud nous ne sommes pas mal, au point de leur servir de nourriture!


En se retournant nous apercevons un colibri. C'est la première fois que nous en voyons un dans la nature! Des animaux sauvages, une site naturel pour nous tout seul, inutile de préciser que nous avons aimé notre randonnée ici. Même si les 8 kilomètres du retour seront un peu difficile.

Nous ne regrettons pas d'être restés trois jours ici. Un jour de plus ne nous aurait pas déplu mais nous avons réservé une chambre à Puerto Iguazu. Il est temps de dire au revoir à San Ignacio et de reprendre un bus pour 4 heures 30 de route.



Quelques repères:

  • Billet de bus Buenos Aires - Iguazu: 885 pesos avec la compagnie Tigre Iguazu, en siège semi cama. A payer en liquide, en payant par carte le prix passe à 1265 pesos!
  • Entrée aux missions jésuites: 180 pesos, valable pour 4 sites et pendant 15 jours.
  • Bus San Ignacio - Santa Ana: 15 pesos l'aller.
  • Plat du jour et un dessert au restaurant Cicero: 85 pesos. Très bon, on recommande!
Les prix sont de décembre 2016 et par personne. Devise: Pesos Argentin.

Infos pratiques:

  • Pour le parc de Teyu Cuare on vous conseille les cartes Open Street Map. Google Maps et Here ne nous indiquaient rien, pas même le chemin carrossable pour aller à l'entrée du parc. 
  • Il y a de l'eau potable et des sanitaires au niveau de la cabane du garde.





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